LA GRIFFE
Sous l’image, sous l’effet de surface que conjure le travail
d’Arnulf Rainer, ce sont des forces inlassables qui composent et décomposent la
matière du corps et du visage. Mouvement qui se creuse, se ride, se griffe,
touche et capte tous les plis, les moindres déformations d’un corps dont
l’humanité laisse transparaître la monstruosité qui le traverse aussi.
Monstruosité passagère, spasmodique, convulsive, révélant toujours au-delà
d’elle-même un état plus essentiel où ce jeu répétitif et obsessionnel d’une
foule d’expressions – contradictoires, opposées, fatigantes ou exaltantes –
pourrait aussi se calmer, s’apaiser, mettant à jour et à nu, sous toutes ces
couches corporelles et plastiques, le mouvement d’un être peut-être inaltérable
et comme indéfiniment jeune. Comme si l’œuvre de Rainer menait vers un espace
d’apparition qui serait le contraire de Dorian Gray : un portrait qui,
ayant traversé toutes les altérations du temps révèlerait sa sourde et secrète
beauté. Christine Gérard.
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Crédit Photo : Nina Hernandez |
Solo créé par Christine Gérard au TNDI – Châteauvallon en mars
1992 en référence à l’œuvre plastique d’Arnulf Rainer et transmis à Anne-Sophie Lancelin en décembre 2009.
Dansé à Nice , Micadanses, Orléans, l' Espal au Mans
Dansé à Nice , Micadanses, Orléans, l' Espal au Mans
Musique
Seppuku, Marianne Faithfull et Keith Rowe
Costume
Catherine Garnier
Durée
18 minutes
